Ce Témoignage a été fourni par la fille de Pauline et Alfred Girard, résistants durant la Seconde Guerre Mondiale.
Ils étaient domiciliés à Villejuif dans la région Parisienne ("banlieue rouge").
Alfred Girard était, à l'époque, membre du Parti communiste et c'est donc à ce titre, qu'ils ont été dénoncés comme "membres subversifs".
Pauline et Alfred avaient dès le début de la guerre décidé de combattre l'ennemi envahisseur. Pauline avait vécu la guerre de 1914-1918 dans le Nord et le Pas-de-Calais et avait donc une certaine idée de ce qu'allait représenter ce nouveau conflit et n'avait pas l'intention de rester les bras croisés à attendre la suite des évènements.
C'est donc d'un commun accord qu'ils se sont lancés dans ce que l'on a appelé la résistance, avec tous les risques que cela comportait.
Et le premier a donc été la dénonciation (qui n'a pas été la seul dans le quartier hélas !), la perquisition et l'arrestation de Pauline qui avait eu le réflexe dès les premières "visites" dans les parages, de brûler tous les papiers compromettants, c'est-à-dire les tracts à distribuer, les brochures ou livres jugés "nuisibles" au bon esprit de l'époque.
Les interrogatoires n'ayant évidemment abouti à aucun résultat (il s'agissait de la Police française qui n'était pas encore complètement à la botte de l'occupant), Pauline ainsi qu'une de ses voisines également membre de leur groupe, qui avait été embarquée en même temps, ont été relachées après plusieurs heures d'interrogatoire. Il faut préciser qu'au moment de la perquisition, Alfred se trouvait à son travail et les policiers n'ayant trouvé que de fausses cartes de pain achetées deux jours avant par Pauline, celle-ci décide alors qu'elle n'est que fautive et qu'Alfred n'était même pas au courant de cet achat, donc qu'elle prenait à sa charge les éventuelles conséquences de ce "délit".
Les risques se précisant un peu trop, Pauline et Alfred qui avaient à charge deux enfants en bas-âge et des beaux parents âgés dont un paraplégique, ils décidèrent de vendre, ou plutôt de brader une maison pratiquement neuve et d'aller se faire oublier dans un petit village de la Sarthe où ils ont continué à lutter contre l'envahisseur.
La résistance a pris des formes trés diversifiées : par exemple le matériel qui partait pour l'Allemagne était défectueux ou il manquait des pièces nécessaires au montage définitif des machines une fois arrivées à destination ; puis c'était le ravitaillement des maquisards cachés dans les bois ou dans de vieilles fermes abandonnées ; puis comme relais, Pauline et Alfred ont hébergé l'espace d'une nuit un résistant ou un aviateur qui avait été largué et qui devait rejoindre son groupe. Et ainsi de suite.
J'ajouterai toutefois que Pauline et Alfred n'ont pas été les seuls résistants dans la famille, il y eu le fils aîné et son épouse, une soeur, et un neveu qui a été pris par les allemands lors d'une opération et qui a été tué par balle trois jours avant la signature de l'armistice alors qu'il s'était évadé de la prison lors de son bombardement.
Ce témoignage a été fourni par Mr Murzau lors de sa visite au Collège Albert Camus à Montbazon.
"Je vivais à côté de la ligne de démarcation à Malicorne. Nous faisions notre pain nous même donc nous n'en manquions pas.
Je faisais parti d'une famille de passeur. Nous hébergions des personnes (aviateurs, résistants...) et nous leurs faisions traverser la ligne de démarcation. Il nous est arrivé faire passer tout un groupe de tirailleurs sénégalais qui s'étaient échappés d'un camp de prisonniers. Il nous arrivés de faire passer des enfants seuls.
Pour faire passer des personnes, il m'arrivait d'utiliser mon cheval "bijoux" et son tombereau. Les personnes se cachaient dans le tombereau (charette) et je les faisaient traverser à l'insu des allemands.
J'ai du partir pour le S.T.O (Service de Travail Obligatoire).
Je pouvait traverser la ligne de démarcation car je posséder un laissez-passer signé par la Komandature.
A mon retour du S.T.O, je me suis engagé dans la marine et j'ai participé aux débarquements, à la campagne d'Italie et à d'autres campagnes militaires".
Ce témoignage a été fourni par Mr Le Coguic lors de sa visite au collège Albert Camus à Montbazon.
Mr Le Coguic passait différentes personnes. Il était seul pour les faire traverser mais il suivait une filiaire de résistance.
Aprés la défaite, il est allé se réfugier chez un ami où il a hébergé un aviateur anglais.
Pour le faire traverser, il se sont déguisés en ouvriers agricoles et sont allés jusqu'à Nantes. Ensuite une autre personne a pris le relais.
Dans les différents réseaux de résistance, les personnes ne devaient pas connaître les noms des autres pour éviter le risque qu'une personne ne dénonce toute la filière.
Ce témoignage a été fourni par Mme Raguin lors de sa visite au collège Albert Camus à Montbazon.
"J'étais domiciliée à Tauxigny avec ma famille. Nous étions une famille de passeurs. Nous faisions passer des juifs, des évadés, des parachutistes, des militaires et d'autres personnes. J'habitais à 10 kilomètres de la ligne de démarcation et faisais donc un voyage de 20 kilomètres aller et retour. Mais lors d'une perquisition, ma mère fut arrêtée et interrogée par la Gestapo. Elle passa 9 mois en prison et fut relachée après.Nous nourissions aussi les personnes à faire passer".
Elle précisera pendant l'interview que sa mère partait par n'importe quel temps pour emmener les réfugiés et les personnes en fuitent.